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Prévention … vous avez dit prévention!

Rédigé par Stéphan Béraud

26.09.20243 min de lecture

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Prévention

Le 26.09.2024Rédigé par StephanStéphan Béraud3 minutes de lecture

La « prévention des difficultés » est le terme générique utilisé en France pour évoquer les dispositifs de gestion de crise en amont d’une défaillance et du traitement judiciaire (et collectif) des difficultés d’une entreprise.  Nous préférons pour notre part parler de « traitement amiable » au lieu de prévention.

 

La « prévention des difficultés » est le terme générique utilisé en France pour évoquer les dispositifs de gestion de crise en amont d’une défaillance et du traitement judiciaire (et collectif) des difficultés d’une entreprise. 

Nous préférons pour notre part parler de « traitement amiable » au lieu de prévention.

En effet cette terminologie « préventive » porte à confusion et distille une ambiguïté sémantique dans les têtes des dirigeants. En parlant de prévention des difficultés on laisse entendre au chef d’entreprise (dont on s’émeut par ailleurs souvent du manque d’anticipation en la matière) que les difficultés sont à venir alors qu’elles sont, dans la plupart des cas, installées depuis longtemps. 

Les tensions radicales de trésorerie qui déclenchent le recours à ces dispositifs sont une conséquence de la déstabilisation de l’entreprise déjà bien aboutie, qu’elle résulte d’une absence de stratégie, de dysfonctionnements opérationnels profonds, de démotivation des collaborateurs, d’insuffisances de gestion, de perte de confiance des partenaires, etc…

Longtemps le droit des entreprises en difficulté a considéré que l’impasse de trésorerie marquait presque le début des difficultés. Il n’en est rien l’impasse prévisible ou avérée est l’aboutissement d’un processus de déclin de l’entreprise.

Parler de traitement amiable des difficultés est donc plus heureux mais peut encore prêter à confusion. Il ne s’agit ici que d’un aménagement financier ne résolvant souvent en rien les causes réelles de la sous performance dont il faudra se préoccuper très vite dans le temps imparti de la « simple » respiration financière que les créanciers voudront bien accorder.

Ainsi les dispositifs de traitement « amiable » ne sont absolument pas une fin en soit. On peut se réjouir d’avoir trouver un accord avec ses créanciers mais il n’est pas en général constitutif du retournement de l’entreprise.

Nombre de dirigeants aveuglés par le succès de l’accord obtenu retrouvent ici rapidement la trajectoire de faillite toute juste légèrement déviée. 

Le dispositif de traitement amiable correctement anticipé n’en reste pas moins indispensable à la gestion de crise.

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